Une fuite au tritium détectée sous la centrale de Civaux

Un prélèvement effectué dans la nappe phréatique située sous la centrale nucléaire de Civaux (sud-est de Poitiers – Vienne) avait révélé une concentration en tritium bien supérieure au seuil standard.

La radioactivité analysée dans les échantillons à été mesurée à 540 becquerel par litre d’eau au lieu de 8 becquerel par litre.

A titre de comparaison, les autorités compétentes affirment que ce rejet représente l’équivalent de la radioactivité naturelle reçue par une personne séjournant pendant un mois dans une ville comme Briançon, à 1.500 mètres d’altitude. De son côté, EDF a précisé que cette nappe ne communiquait pas avec les autres, n’étant utilisée ni pour l’eau potable ou ni pour l’agriculture.

Selon les responsables de la Centrale de Civaux, la fuite a été provoquée par "la mauvaise étanchéité d’un robinet d’un réservoir de stockage.

Les inspecteurs de l’Autorité de Sûreté du Nucléaire (ASN) qui ont réalisé des vérifications plus poussées le 17 janvier sont bien plus sévères : "des fissures sont présentes dans le béton, dont certaines ont manifestement fait l’objet d’une réparation d’étanchéité à l’aide de mastics ou de gels de silicone. Ils ont également relevé que le revêtement armé n’est pas intègre, qu’il présente de nombreux faïençages, écaillages, cloques. Certaines cloques sont percées, révélant la présence de liquide entre le revêtement et le béton qu’il est censé protéger."

Le tritium est un radionucléide de petite taille, extrêmement mobile et capable de traverser des matériaux divers, dont le béton brut. Les inspecteurs considèrent donc que "la capacité de rétention n’est pas étanche aux fluides qu’elle a pour mission de contenir."

Relativement rare a l’état naturel, le tritium qui demeure l’un des isotopes de l’hydrogène est surtout émis par l’industrie nucléaire ou encore lors du traitement des éléments combustibles. Dans le cycle d’exploitation des centrales nucléaires, l’élément radioactif se retrouve stocké dans de grands réservoirs avant d’être rejeté, après vérifications, dans le cours d’eau.

Contrairement à leur rayonnement, la plupart des molécules tritiées (donc l’eau tritiée) sont facilement assimilables à travers les tissus biologiques, ce qui le rend potentiellement dangereux à condition d’être inhalé ou ingéré.

Le rapport de l’ASN est téléchargeable (.PDF) :  ICI

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Observa

On attends quoi?… le prochain fukushima, …pour etre plus rigoureux sur la maintenance des centrales et pour avoir le courage d’arreter celles qui sont dangereuses. Il faut ouvrir les yeux : le nucléaire est une énergie du passé, dangereuse et problématique. L’avenir, ce sont les énergies renouvelables, et la France est très chanceuse car elle possède de bons gisement pour beaucoup de ces énergie (hydraulique, vent, soleil, énergies marines, géothermie…)

Reivilo

Les gens qui mènent cette politique irresponsable ont été démocratiquement élus par nous. A nous de les faire démocratiquement “dégager” à la prochaine échéance.

Rogger58

“des fissures sont présentes dans le béton, dont certaines ont manifestement fait l’objet d’une réparation d’étanchéité à l’aide de mastics ou de gels de silicone.” Oh bé dit donc, on dirait que les travailleurs du NUC font leur travail avec une grande responsabilité! BRAVO LES GARS!

Guydegif(91)

”Les inspecteurs de l’Autorité de Sûreté du Nucléaire (ASN) qui ont réalisé des vérifications plus poussées le 17 janvier sont bien plus sévères : “des fissures sont présentes dans le béton, dont certaines ont manifestement fait l’objet d’une réparation d’étanchéité à l’aide de mastics ou de gels de silicone. Ils ont également relevé que le revêtement armé n’est pas intègre,” Civaux est la plus récente des Centrales NUC française ! Si son béton à elle est douteux que dire ou penser de celui de Fessenheim la grand-mère d’un autre temps ! Il faudrait que l’ASN fasse là aussi qqs tests sérieux et approfondis !! A+ Salutations Guydegif(91)

Sand

qu’ils nous expliquent comment avec toutes les super normes de sécurité ultra poussées et autre on peut avoir des fuites dues a une simple fuite sur un robinet… Hallucinant et ca fait comme d’hab froid dans le dos. “a force de jouer avec le feu, on finit par se bruler”

Sand

qu’ils nous expliquent comment avec toutes les super normes de sécurité ultra poussées et autre on peut avoir des fuites dues a une simple fuite sur un robinet… Hallucinant et ca fait comme d’hab froid dans le dos. “a force de jouer avec le feu, on finit par se bruler”

einstein30

fuite de tritium a cause de fissures a la centrale de Civaux ( ! ) ; deja les “igorants ” parlent de “fukushima” ; c’est n’importe quoi ; dans toutes les centrales ,des controles sont effectues au quotidien ; la decouverte d’une fuite n’est pas la mort de la centrale ni des habitants ,faut pas exagerer ; les fuites ca se reparent suivant des regles bien definies ; pour infos ,ce matin dans ” énerzine” on lit ” decouverte de fissure sur un airbus A380″ ; faut-il detruire tous les avions de ce type et aretter la construction ?

Nicias

“Dans le cycle d’exploitation des centrales nucléaires, l’élément radioactif se retrouve stocké dans de grands réservoirs avant d’être rejeté, après vérifications, dans le cours d’eau.” De l’eau (1500bq/l, donc potable selon Lion) s’écoule dans une nappe qui elle même s’écoule dans la rivière Vienne. Pas de quoi fouetter un chat ni demander d’innombrables mesures techniques à la limite du vexatoire par l’ASN.

Catalan

Puisqu’ils nous disent que l’eau est toujours potable au vue des normes sanitaires, je me demande s’il ne serait pas judicieux d’en mettre en bouteille et la servir au fouquet’s pour appréciation.

Stephsea

L’ASN fait dans le vexatoire maintenant? C’est pas un peu périphérique comme remarque? Cet article illustre une fois deplus que ce système marche sur la tête, entre le danger inconnu du nucléaire (tout est possible en fait et c’est prouvé en histoire récente) et les instances de protection et régulation qui doivent jongler avec une bombe en puissance. ON voit bien là que l’équilibre est extrêmemnt fragile, que la machine échappe à tout contrôle et donc que la probabilité que la belle horloge se dérègle est tellement importante que des incidents arrivent tous les jours. L’accident ne sera q’un incident de plus qui tombe au mauvais moment. Tout le monde le sait. Quand c’est un airbus qui tombe, on l’accepte comme un fatalité. Quand c’est une région entière qui est rayée de la carte, c’est une autre échelle de sacrifice. Nous savons tous que cela arrivera car cela est déjà arrivé trois fois, au moins. La France est évidement très exposée à ces statistiques de catastrophe puisque le taux d’équipement est très important. On ne peut éviter le n’importe quoi sur le nucléaire, l’idéologie et le sectarisme sont toujours aux aguets, mais les stats elles ne mentent pas, elles se trompent un peu tout au plus.

Bachoubouzouc

“Ou sont les bachoubouzouc, rouget, christophe1007” Dans mon cas en réunion. “qu’ils nous expliquent comment avec toutes les super normes de sécurité ultra poussées et autre on peut avoir des fuites dues a une simple fuite sur un robinet…” Parce que une vanne a fuie (ça arrive, les vannes parfaites n’existent pas), et que derrière la rétention présentait des défauts (malheureusement ça arrive aussi, mais c’est plus grave). En effet, le tritium étant, comme le rappelle le doc de l’ASN, particulièrement mobile, un défaut dans le revêtement de la rétention fait qu’il a pu migrer au travers du béton jusque dans le sol. Cette fuite a été détectée par l’exploitant (EDF). Celui-ci va évidemment réparer et décontaminer, et sous l’insistante surveillance de l’ASN (dont l’indépendance et l’expertise sont une fois de plus mise en évidence ici) va mettre en place des organisations pour que cela ne se reproduise plus. Après je n’ai pas l’impression que la contamination du sol ait été dramatique (le circuit sur lequel elle a eu lieu n’est généralement pas très actif et les quantités en jeux sont faibles), mais j’ai confiance en nos anti-nucléaires préférés pour déclarer que cette vanne fuyarde nécessite l’arrêt immédiat du nucléaire dans tout l’univers ;D

Sand

@bachoubouzouc, J’aime bien provoquer un peu. Effectivement le taux de contamination est apparement faible, pas effectivement de quoi fouetter un chat. Par contre si je comprends bien l’explication il y a deja juste sur ce reservoir de tritium une double défaillance = le robinet + la dalle poreuse. Hasard malheureux ou état de délabrement général ? je vois deja votre contre argument = “oui mais grace au norme tres strict, prélévement et analyse de l’eau, donc détection du probleme et action corrective..”

Bachoubouzouc

“ON voit bien là que l’équilibre est extrêmemnt fragile, que la machine échappe à tout contrôle et donc que la probabilité que la belle horloge se dérègle est tellement importante que des incidents arrivent tous les jours.” Sur une machine aussi complexe qu’une centrale nucléaire, et sur le nombre de centrales nucléaires qu’il y a en France, il est normal que des organes plantent de temps en temps. Après c’est la redondance et la diversification des systèmes de sûreté qui réduit le risque d’accident à un niveau acceptable. Après, malgré le travail et l’amélioration continue de l’exploitant, malgré la surveillance interne à EDF et externe avec l’ASN, le hasard fait que des problèmes apparaissent de temps en temps. Une vanne qui fuit, un problème dans un béton sur un chantier… la seule différence avec l’industrie classique est que la presse nationale n’en fait ses choux gras que lorsqu’il s’agit du nucléaire. Pour le pétrolier ou le chimique, la presse ne sort un article que seulement quand une usine explose.

Bachoubouzouc

“Par contre si je comprends bien l’explication il y a deja juste sur ce reservoir de tritium une double défaillance = le robinet + la dalle poreuse” Vous avez bien compris. Par contre, de ce que j’ai compris, ce n’est pas la dalle qui était poreuse (tout béton est un peu poreux), c’était le revêtement qui était fissuré. “Hasard malheureux ou état de délabrement général ?” Comptez le nombre d’article dans la presse sur la France, et divisez le par le nombre de réacteurs et d’usines d’Areva en France. De toute façon tous les évènements de ce genre sont déclarés à l’ASN et aux administrations locales et nationales. “je vois deja votre contre argument = “oui mais grace au norme tres strict, prélévement et analyse de l’eau, donc détection du probleme et action corrective..”” Il y aura de plus certainement des ajustements qui seront faits sur la maintenance préventive de ces rétentions.

Nicias

Il faut lire la lettre de l’ASN. J’ai l’impression que faute de pouvoir mettre des jours-amende à EdF pour du béton défectueux, l’ASN compense en réclamant des mesures plus pénibles à mettre en œuvre qu’utiles à la sécurité.

Rice

Même pris la main dans le sac, il continue à nier le bougre !!!! Et entre Schopenhauer et la Novlangue, il ne manque pas de culot notre Gang des Grille-Pains ! Non, décidémment, rien à attendre du docteur FOLAMOUR, et comme disait un internaute “il suffit de les dégager démocratiquement”… Ce que l’on va avoir plaisir à faire dans 90 jours…

Sand

ne criez pas victoire trop vite. Sauf énorme surprise (Eva présidente), le nuke a encore de nombreux jours devant lui en France :/ Puisque tous les autres candidats, meme s’ils ne sont pas “pro” nuke, se couchent plus ou moins devant le lobby “ggp” (ca m’a beaucoup fait rire l’expression). Si vous pouvez vous procurez l’article en page 16 explique bien cela.

Envircinq

Pourtant la centrale de Civaux est la dernière mise en service en France, il y a tout juste 10 ans, il n’y a pas de garantie décennale 😉 ???? Finalement ce n’est pas être pas la vieille centrale de Fessenheim qu’il faut fermer en premier !!!!

Bachoubouzouc

“Et pendant ce temps là une condamnation est requise contre le CEA pour la dissimulation d’un incident… Nucléaire transparent vous aviez dit ?” Vous commencez par un mensonge, et vous terminez en faisant une généralité d’un cas particulier. 1) Vous mentez en disant qu’une amende est requise contre le CEA pour dissimulation : en effet, le CEA a bien informé l’AS en octobre 2009 (c’est écrit dans l’article que vous-même citez), et l’AS ne leur reproche que le délais de quatre mois entre la découverte et la déclaration (toute déclaration d’évènement doit être immédiate, le rapport d’analyse vient après). 2) Vous essayez de faire une généralité à partir d’un cas isolé, bref une technique de manipulation de base. Rien d’inhabituel, donc.

Claude invite

Qualité de la maintenance et de l’entretien / CNPE de Civaux et Fessenheim Je vous invite à consulter la lettre de suite d’inspection INSSN-BDX-2012-0720 du 23 janvier 2012 relative à Civaux. Au delà des conséquences de l’incident ( fuite de tritium dans la nappe phréatique) , je vous invite à étudier les circonstances qui ont permis cette fuite, en particulier d’un point de vue organisationnel et facteurs humains : page 2 : d ‘après l’ASN, “Les inspecteurs estiment que cet événement révèle une attention insuffisante aux risques de contamination par le tritium, tant en ce qui concerne l’état de la capacité de rétention, les programmes de surveillance du génie civil, le choix des méthodes de mesures employées par le service de prévention des risques et la formation des agents” Concernant les réparations du liner effectuées à l’aide de mastic: je ne sais pas si cette technique est approuvée par EDF . Peut être un lecteur en sait il plus sur ce point ? Concernant les mesures de non contamination de la rétention : L’ASN reporte que les agents EDF ont utilisé un détecteur permettant de détecter les rayonnements gamma et non beta ert sont passés “à côté du tritium”, ce que relate l’ASN page 3. Ce qui a eu pour conséquence de permettre l’accès à une zone contaminée aux inspecteurs de l’ASNet aux agents EDF les accompganant : en effet, l’ASN indique qu'”A la fin de l’inspection, le personnel du laboratoire a par ailleurs confirmé que les flaques d’eau stagnantes dans la rétention pouvaient avoir une activité de l’ordre de 1000 Bq/l, ce qui n’avait pas été signalé aux inspecteurs et aux agents EDF lors de leur visite de terrain.”. On pourra argumenter que ce niveau d’activité est faible mais cela ne me semble pas être le coeur du problème. Sur la formation des agents EDF page 4: “Les inspecteurs ont par ailleurs relevé que plusieurs agents EDF présents, issus de services différents, ne connaissaient pas les principales caractéristiques du tritium.” J’ai été surpris par cette constatation : la gestion des émissions de tritium n’est elle pas une procédure “habituelle” sur un CNPE ? Un incident du même type s’est déroulé à Fessenheim en mars 2011. Voir lettre de suite d’inspection PINSSN-STR-2011-0828 du 25 mars 2011 Ce qui est à remarquer ici, c’est que l’inétanchéité du liner était connue depuis 2008 par les services d’EDF et qu’en mars 2011, date de la détection d’une fuite dans la nappe phréatique, le liner n’avait toujours pas été réparé, en infraction avec l’arrêté du 31 décembre 1999 visant à prévenir les nuisances et risques externes liés à l’exploitation des Installations nucléaires de base. voir page 2″Le local W050 qui constitue la rétention de la bâche 2 TEU 017 BA est situé à une profondeur de 9,5 m sous la surface du sol. Ses murs sont donc directement en contact avec la nappe phréatique. Le sol du local est recouvert d’un liner afin de le rendre étanche vis-à-vis de la nappe. Or, les inspecteurs ont constaté une fissure sur ce liner ce qui remet en cause son étanchéité. Vous avez indiqué aux inspecteurs avoir connaissance de ce défaut depuis 2008.” Ces élements m’ont amener à m’interroger sur la qualité de la maintenance et de l’entretien sur le site du CNPE de Fessenheim. Habitant en Alsace, je me suis adressé à l’ASN ( division de Strasbourg ) à qui j’ai demandé quelles avaient été les réponses d’EDF aux questions posées lors de l’inspection de mars 2011. L’ASN m’a conseillé de poser la question directement à l’exploitant et m’a indiqué être attentive à ce que les réponses soient apportées en application des articles L125-10 et L125-11 du code de l’environnement. Pour information,ma demande au directeur du CNPE de Fessenheim est rédigée de la façon suivante : En accord avec les dispositions des articles L. 125-10 et L. 125-11 du code de l’environnement (ex article 19 de la loi 2006-686 du 13 juin 2006 relative à la transparence et la sécurité en matière nucléaire) me permettant de m’adresser directement à l’exploitant d’une installation nucléaire de base pour obtenir toute information sur les risques liés aux rayonnements ionisants pouvant résulter de son activité et sur les mesures de sûreté et de radioprotection prises pour prévenir ces risques, je souhaite prendre connaissance des réponses apportées par vos services aux différentes demandes formulées par l’ASN à cette occasion ( en particulier l’étendue de la pollution, les actions correctives et explications relatives au fait que vos services étaient informés depuis 2008 de l’inétanchéité du liner du local W050 et que cette situation n’a pas été corrigée ). En conséquence, je vous saurai gré de me faire parvenir une copie des documents produits à l’attention de l’ASN en réponse à l’inspection du 25 mars 2011. Je conseille à ceux que ces incidents inquietent de faire de même à partir des lettres de suite d’inspection et avis d’incidents de l’ASN et de communiquer largement autour d’eux sur la possibilité qui leur est offerte.