Dans une étape décisive pour la concrétisation de la fusion nucléaire comme source énergétique viable, Westinghouse Electric Company et l’Organisation ITER ont officialisé un contrat de 180 millions de dollars portant sur l’assemblage de l’enceinte à vide du réacteur expérimental. Le projet, en cours de construction à Saint-Paul-lez-Durance, dans le sud de la France, ambitionne de démontrer la faisabilité technique et scientifique d’une énergie propre, abondante et durable.
Un composant central pour le cœur du réacteur
La cuve à vide, pièce centrale du Tokamak ITER, constitue un conteneur en acier double paroi hermétiquement scellé, destiné à abriter le plasma de fusion à des températures proches de 150 millions de degrés Celsius. Westinghouse, chargée de finaliser son assemblage, coordonnera les opérations de soudage des neuf secteurs préfabriqués, afin de former une chambre toroïdale unique. La phase de soudage, décrite comme « l’étape la plus intensive », nécessitera des techniques d’ingénierie avancées, adaptées aux contraintes extrêmes inhérentes à la fusion.
Pietro Barabaschi, directeur général d’ITER, a souligné l’importance de cette collaboration : « ITER se réjouit que Westinghouse Electric Company joue un rôle clé dans ce projet unique en son genre. Avec des décennies de leadership dans la conception et la construction de centrales nucléaires, nous sommes convaincus que Westinghouse sera en mesure d’appliquer sa remarquable expertise à l’assemblage du Tokamak ITER. »
Une expertise industrielle au service de l’innovation
Westinghouse, pionnière mondiale dans les technologies nucléaires depuis la mise en service du premier réacteur commercial à eau pressurisée en 1957, a déjà contribué à la fabrication de cinq des neuf secteurs de la cuve à vide, en partenariat avec Ansaldo Nucleare et Walter Tosto. Dan Sumner, PDG intérimaire de l’entreprise, a rappelé leur engagement : « Westinghouse a toujours été à la pointe de l’innovation dans le domaine de l’énergie, et nous sommes fiers de travailler avec ITER sur cette initiative révolutionnaire qui pourrait garantir la sécurité énergétique pour les générations à venir. Nos équipes d’experts sont impatientes d’apporter leurs compétences et leur expertise de classe mondiale pour mener à bien cet important projet. »
Depuis plus d’une décennie, l’entreprise a développé des méthodes de production adaptées aux exigences strictes du projet, notamment des procédés de soudage laser et des contrôles non destructifs de précision. Leurs innovations garantissent la résistance mécanique et la stabilité thermique du composant, soumis à des variations de pression et de température extrêmes.
ITER, laboratoire global de la fusion
Conçu pour reproduire les réactions stellaires à l’origine de l’énergie solaire, ITER vise à valider la production d’un plasma auto-entretenu, générant dix fois plus d’énergie qu’il n’en consomme. Ce défi scientifique mobilise sept partenaires internationaux — l’Union européenne, la Chine, l’Inde, le Japon, la Corée du Sud, la Russie et les États-Unis — répartissant les coûts entre financements publics et expertises locales. L’Europe, hôte du site, couvre près de la moitié du budget de construction estimé à 20 milliards d’euros.
Le projet ITER est en cours de réalisation à Saint-Paul-lez-Durance, où il s’inscrit dans un effort global pour maîtriser une source d’énergie sûre, abondante et respectueuse de l’environnement.