Le premier vol transatlantique au monde utilisant 100 % de carburant d’aviation durable a permis d’économiser 95 tonnes de dioxyde de carbone, selon les résultats.
Les résultats du projet Flight100, dirigé par Virgin Atlantic et impliquant un consortium d’experts de l’Imperial College London, de l’Université de Sheffield, de Boeing, de Rolls-Royce, de BP et d’autres, montrent que le carburant d’aviation durable (SAF) est sûr à utiliser avec les infrastructures existantes et peut réduire considérablement les émissions de CO2.
Les SAF sont des carburants dérivés de sources renouvelables non pétrolières, comme les graisses de cuisson usagées ou la matière végétale, capables de remplacer ou d’être mélangés avec des carburants fossiles.
Impact environnemental et qualité de l’air
Le vol d’essai de novembre dernier, reliant Londres Heathrow à New York JFK, a également démontré que le SAF peut améliorer la qualité de l’air local, contribuer à la réduction de la formation de traînées persistantes et réduire la consommation de carburant.
De manière cruciale, le projet Flight100 n’a nécessité aucune modification des moteurs, des structures d’avion ou des infrastructures de carburant, tout en respectant les normes de sécurité équivalentes à celles de tout autre vol commercial.
Les chercheurs d’Imperial et de Sheffield ont dirigé les travaux scientifiques pour évaluer les effets climatiques du vol, avec une équipe de l’Imperial confirmant que le SAF réduit les émissions de particules.
Le projet a été partiellement financé par le Département des Transports et rendu possible grâce à un soutien multi-juridictionnel des autorités de l’aviation, dirigé par l’Autorité de l’aviation civile du Royaume-Uni (CAA).
Dr Marc Stettler, du Département de génie civil et environnemental, qui a dirigé l’équipe de chercheurs d’Imperial pour le projet, a indiqué : «Flight100 était une opportunité unique d’apprendre et de démontrer que le SAF peut être utilisé en proportions élevées. C’était véritablement collaboratif et, grâce au projet, nous avons établi des relations qui nous permettent de continuer à faire progresser la science et de traduire cette compréhension scientifique en opérations. Flight100 doit être utilisé comme un élan pour accélérer le déploiement du SAF et d’autres actions pour atténuer les effets climatiques de l’aviation.»
«Le gouvernement britannique s’est récemment engagé à atteindre au moins 10 % de SAF dans le mélange de carburants pour l’aviation britannique d’ici 2030. Bien qu’il s’agisse d’une mesure prometteuse, nos recherches suggèrent que nous pourrions également réduire de manière significative les effets sur les traînées de condensation en allouant intelligemment ce carburant aux vols susceptibles d’avoir un impact significatif sur le réchauffement.»
Un remplacement sûr pour les carburants fossiles
Les résultats de l’essai ont montré que l’utilisation de 100 % de SAF a permis au vol d’économiser 95 tonnes de CO2, soit 64 % des émissions d’un vol standard entre Londres Heathrow et New York JFK.
Elle a également permis une réduction de 40 % des émissions non liées au CO2 et une amélioration de l’efficacité globale de la combustion du carburant, ce qui signifie que le carburant a produit 1 % d’énergie en plus par rapport à la même quantité de carburant fossile. Cette amélioration signifie que le SAF pourrait potentiellement réduire la quantité de carburant nécessaire pour les vols, en plus des avantages environnementaux qu’il offre.
Cependant, il reste encore du travail à faire pour produire suffisamment de SAF pour les vols long-courriers réguliers. Suite au vol d’essai réussi, Virgin Atlantic a appelé l’industrie à continuer de collaborer pour que l’aviation utilise le SAF sur tous les vols à l’échelle mondiale et pour que le gouvernement britannique apporte un soutien supplémentaire pour créer une industrie du SAF au Royaume-Uni.
Shai Weiss, directeur général de Virgin Atlantic, a conclu : «Flight100 prouve que le SAF réduit le CO2 et peut être utilisé à 100 %, avec des avantages en termes d’efficacité énergétique et de qualité de l’air local. Le SAF est la seule solution à moyen terme pour réduire nos émissions de carbone, mais pour atteindre notre objectif de 10 % d’ici 2030, nous devons multiplier par 60 la production actuelle de SAF au Royaume-Uni. Le gouvernement doit intervenir pour soutenir en attirant des investissements privés et mettre en œuvre sa politique Jet Zero. Flight100 prouve que si suffisamment de SAF est produit, nous l’utiliserons.»
En savoir + : https://flywith.virginatlantic.com/content/dam/sustainability/Flight100-Executive-Summary.pdf