La facture d’électricité va monter, monter, monter…

Depuis, beaucoup d’eau avait coulé sous les ponts, une élection présidentielle s’était déroulée et le sujet avait été largement oublié. Pourtant, le Sénat ne l’avait pas oublié qui avait constitué une Commission d’Enquète Sénatoriale sur le sujet, présidée par un sénateur écologiste, Jean Dessessard, qui a publié récemment son analyse du problème et l’état des lieux du sujet tel qu’il l’a constaté. Qu’en est il donc de cette assertion de Monsieur Proglio et à quelle sauce devons nous nous préparer à être mangés et à quelle échéance ?

Eh bien, hélas pour nous, cet état des lieux confirme en tous points les prévisions de Monsieur Proglio et d’EDF. La faute à différents facteurs de hausse qui vont tous dans le même sens. Et tout d’abord le coût de production qui est, parait il, sous estimé depuis longtemps.A l’occasion du débat sur le prix de reprise par les autres opérateurs potentiels qui a donné lieu à la loi NOME, Nouvelle Organisation du Marché de l’Electricité, suivi du dispositif ARENH, Accès régulé à l’électricité nucléaire historique, le prix de vente de l’électricité par EDF aux consommateurs français a été fixé à 37 euros le MWh et aux autres opérateurs à 42 euros.

La Cour des Comptes, elle, a calculé que le coût de production réel d’EDF est de 49,5 euros et montera à 54,2 après la prise en compte des mesures de sécurité dites Post Fukushima. EDF vend donc à perte, nous dit on, ce qui est en principe interdit par la législation! Comment fait elle alors pour distribuer des dividendes à son actionnaire l’État? Mystère.

Malgré cela, le nouveau gouvernement a décidé de n’augmenter les tarifs que de 2%. Comprenne qui pourra et qui se trompe dans les comptes d’EDF !

La facture d'électricité va monter, monter, monter...

Viendra se rajouter aux tarifs actuels, le coût des investissements à faire pour trois raisons. Les mesures de sécurité Post Fukushima qui sont estimées à 75 milliards d’euros et se traduiront par 5 Euros le MWh de plus. Les mesures liées à la politique globale de l’énergie de l’Etat,avec des questions aussi importantes et couteuses que la sortie totale ou partielle du nucléaire et la politique volontariste de mise en place plus ou moins lourde des énergies renouvelables. Car la sortie du nucléaire va couter les yeux de la tête, même la seule fermeture de Fessenheim, et le coût de production en compensation de cette électricité à partir d’énergies renouvelables est exorbitant.L’éolien terrestre, le plus compétitif mais celui qui provoque le plus de réactions de rejet des populations est déjà de 82 euros le MWh. L’éolien offshore, dans lequel nous venons de nous engager sur la façade atlantique, fournira un MWh à 220 euros (!!). Et le photovoltaïque dans les conditions actuelles de prix de reprise fournit un MWh entre 230 et 370 euros.

Pour en rester à un coût de production qui ne soit pas prohibitif, il faudra investir massivement dans des centrales à gaz mais avec l’inconvénient d’une production de CO2 qui ira à l’encontre de la politique de maîtrise du réchauffement climatique. Reste le Charbon qui émet non seulement du CO2 mais des vrais polluants divers tels que le SO2. Au total il faudra investir 434 milliards d’Euros sur 20 ans dans la seule production dans l’hypothèse d’une réduction du nucléaire à 20pct pour 2030 et de l’ordre de 400 seulement dans le cas de figure 50%.

Dernier besoin de financement, celui de l’amélioration des réseaux qui commencent à être obsolète et que la mise en place des productions à partir d’énergies renouvelables va nous imposer pour en passer à la "Smart Grid", le réseau intelligent, qui permettra d’optimiser à tout instant production et consommation. Seul avantage, on devrait arriver à faire baisser les pertes d’électricité qui sont dans notre réseau actuel de l’ordre de 7%.

Les chiffres ci dessus sont donc malheureusement bien réels.Simplement les différentes sources d’augmentation du coût du MWh sont répartis entre ces différentes raisons ce qui permet d’en masquer les causes et de les justifier plus aisément. Signalons plus particulièrement la ligne "Contribution au Service Public de l’Electricité", CSPE, qui n’arrête pas de monter et dans laquelle se cachent les subventions aux énergies renouvelables;

Le dit rapport se termine sans aucune idée nouvelle ni solution, laissant ainsi le soin d’en trouver à la grande messe médiatique du débat sur l’énergie de cet automne.

Le meilleur outil pour réduire consommations inutiles et investissements futurs reste et restera l’amélioration de l’habitat, dont l’étendue est sans limite et qui aurait en plus l’avantage considérable de générer des emplois non délocalisables.

[ Archive ] – Cet article a été écrit par CaDerange

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