Mobilité durable : l’offre doit désormais influencer la demande

Ces dernières années, impossible d’échapper aux conséquences d’un pétrole désormais condamné à se négocier cher.

Du coté des constructeurs automobiles, le franchissement de la barre symbolique des 100$ le baril de brut a eu pour conséquence d’accélérer les recherches et l’innovation en faveur de motorisations toujours plus économes en carburant.

Très en vogue chez les constructeurs automobiles européens depuis plus de 10 ans déjà, le « downsizing » a permis de réduire la consommation conventionnelle des moteurs tout en conservant des performances élevées. Hélas, du coté des automobilistes, les économies réelles sont souvent plus modestes qu’annoncées. Les causes sont connues : usages réels assez éloignés des usages théoriques (ville, congestion, éco-conduite encore peu répandue, etc.), véhicules de plus en plus lourds, performances à la hausse, etc.

Pour relever les nombreux défis d’une mobilité durable et accessible à tous, l’automobile de demain va devoir répondre très modestement à la question suivante : de quoi avons-nous réellement besoin pour nous déplacer la plupart du temps seul à 45 km/h de moyenne sur des trajets dépassant rarement 50 km ? Une question à laquelle les attentes des consommateurs continuent d’influencer l’offre des constructeurs. Heureusement, du coté des constructeurs, des changements de stratégie commencent à se mettre en place pour orienter les consommateurs vers de nouvelles offres plus en phase avec les contraintes du monde actuel. Même les grandes marques automobiles allemandes ayant bâti leur réputation sur l’excellence de leur moteur thermique s’y mettent : l’automobile de demain sera très sobre ou ne sera pas !

Si les stratégies tendent à converger en faveur de l’électrique et des motorisations hybrides, il reste encore beaucoup à faire pour faire évoluer les mentalités et les usages. Car pour être synonyme de mobilité durable, l’automobile de demain va devoir évoluer du statut de propriété individuelle à celui de service en mobilité, au moins dans les grandes villes.

En France, la révolution est en marche grâce à la multiplication des offres d’auto-partage et de véhicules en libre service mais on ne peut pas encore parler de marché de masse. Pour y parvenir, il reste encore beaucoup à faire du coté des collectivités locales notamment, pas toujours très volontaristes lorsqu’il s’agit de réduire la part modale de la voiture individuelle (la laborieuse mise en place des ZAPA est un exemple parmi d’autres…)

Du coté des produits, saluons l’initiative de Renault qui est le premier grand constructeur automobile à proposer depuis quelques mois déjà un véhicule d’un nouveau genre : « Twizy ». Un quadricycle électrique économe en énergie et en espace capable de répondre à une part importante de nos besoins individuels motorisés.

Avec des réseaux de transports collectifs urbains qui continuent de se développer et un réseau ferré que beaucoup nous envie, la France possède de nombreux atouts pour se positionner en leader sur ce marché d’avenir de la mobilité durable. Un marché dans lequel l’automobile continuera à jouer un rôle important compte tenu de la liberté qu’elle offre comparée à beaucoup d’autres alternatives existantes. Mais pour rester synonyme de liberté et de plaisir, l’automobile va devoir évoluer vers des formes plurielles, aussi bien au plan environnemental (motorisations, matériaux, etc.) qu’au plan économique et social.

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Moi

“Même les grandes marques automobiles allemandes ayant bâti leur réputation sur l’excellence de leur moteur thermique s’y mettent”! Vous pensez à quelle marque en particulier? à Porsche, visiblement très fier de présenter son dernier bébé : son Cayenne S V8 diesel de presque 400ch?? Ahh les allemands, les champions de l’écologie, dont il faudrait soi disant s’inspirer… Ceci étant, si l’on en juge à la santé financière des entreprises, entre d’un coté Porsche qui fait des profits records en vendant des voitures très énergivores et de l’autre PSA, en quasi faillite, qui promeut à sa façon la sobriété, c’est vrai que le doute est permis… La vérité dans tout ça, c’est que l’homme du XXIème S. ne semble guère plus enclin à la raison que celui du siècle passé malheureusement.

Verorang

L’offre mondiale de véhicules électriques, solaires, à pac etc légers et très peu consommateurs dépend beaucoup d’autres opérateurs que les constructeurs automobiles. La manne des véhicules thermiques et encore très profitable à leurs réseaux. C’est souvent de ces nouveaux opérateurs que les innovations arrivent les plus nombreuses comme on peut le constater sur les sites qui recensent la plupart des offres :

Hsf

en lisant cet article je pensais plus à BMW comme constructeur allemand…

gp

bien vu! 😉 vu les progrès réalisés ces 5 dernières, sur l’intégralité de la gamme, c’est effectivement chez la marque à l’hélice qu’il fallait miser… G. PORCHER