Deux ministres du gouvernement, Arnaud Montebourg et Delphine Batho, ont dit regretter la décision du groupe allemand Bosch de céder son usine d’assemblage de panneaux photovoltaïques à Vénissieux (Rhône-Alpes).
Équipée de deux lignes de production d’une capacité annuelle de 160 mégawatts, cette usine emploie 230 personnes et constitue l’installation la plus grande en France de ce genre et l’une des plus modernes et performantes en Europe.
Cette décision intervient dans un contexte de crise du marché photovoltaïque mondial, marquée par des surcapacités de production importantes, une guerre des prix exacerbée et le dépôt de bilan des deux leaders mondiaux, que sont l’entreprise allemande Q-Cells, rachetée par le Coréen Hanwa, et l’entreprise chinoise Suntech. Tout comme leurs voisins allemands, les acteurs industriels français souffrent de la concurrence "déloyale" extra-européenne, mais également d’un manque de cohérence dans les décisions politiques.
Les deux Ministres ont affirmé dans un communiqué leur volonté de ne pas voir abandonné l’outil industriel de la transition énergétique qu’est l’usine de Vénissieux. "Il revient au groupe Bosch de trouver un repreneur qui continuera l’activité industrielle et la développera dans la durée. Le gouvernement travaillera étroitement avec la direction de l’entreprise et les organisations syndicales pour accompagner ce processus de mutation" ont-ils commenté.
Par cette décision de délaisser l’activité photovoltaïque, l’industriel Bosch menace 3.000 postes dont 200 sur le site de Vénissieux.
"L’usine de modules de Vénissieux sera vendue. Le projet de production en Malaisie sera abandonné. Bosch prévoit de vendre ses parts dans Aleo Solar", une filiale qu’il détient à 90,7%, a indiqué le groupe dans un communiqué. Par contre , les activités de développement de la technologie en couches minces, assurées par la société CISTech GmbH basées à Brandebourg-sur-la-Havel, en Allemagne, seront maintenues.
Selon le parti écologique, EELV, ce "drame social pour les employés de ces usines est le révélateur d’un profond problème de stratégie industrielle de la France et de l’Union européenne."
"Après s’être approprié des technologies dont le développement avait été permis notamment par les contribuables européens, la Chine subventionne allègrement son industrie solaire, entraînant la fermeture d’acteurs importants du secteur. Alors que les Etats-Unis ont mis en place des droits de douane s’élevant jusqu’à 250 % sur les panneaux chinois, il aura fallu 6 mois à l’Union pour seulement ouvrir une modeste enquête…" a ajouté EELV.
Pour les écologistes, les filières de production d’énergie renouvelables doivent être une priorité, aussi bien du niveau européen qu’au niveau local.
La mondialisation permet aux pays « émergents » …. d’émerger. Et aux pays déjà émergés… de couler. L’Europe est donc condamnée (mais nous serons à la retraite et plus d’ici là….), à devenir un sous-continent déliquescent. Tout cela grace à des intellectuels, des politiques et des philosophes bien au chaud dans des salons feutrés pour parler de « la misère du monde »…
Mme Batho accentue la casse de la filière photovoltaïque et renvoie la faute sur l’industriel. Elle accentue son manque de connaissance du fonctionnement du secteur privé.