Jasmin Begli | Andreas Volkert
Chaque seconde compte pour les services d’urgence et le personnel de secours en cas d’incendie de forêt, d’accident de la circulation ou de catastrophe naturelle. Pourtant, au début d’une opération, les informations précises sur la situation sur le terrain sont souvent rares, en particulier dans les terrains complexes ou les zones difficiles d’accès. C’est pourquoi Vodafone, Frequentis et les pompiers de Rostock, sous la direction du Centre aérospatial allemand (Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt, DLR), ont uni leurs forces dans le cadre du projet ADELE afin d’améliorer les conditions de travail des intervenants d’urgence.
Pour la première fois, ils testent actuellement le déploiement de drones automatisés immédiatement après un appel d’urgence. Avant même l’arrivée des secours, les drones peuvent transmettre des images en direct et en haute résolution du lieu de l’incident directement au centre de contrôle des urgences. Ces images en temps réel permettent aux services d’urgence d’avoir une première impression de la situation et d’apporter une aide ciblée plus efficace, ce qui permet de gagner un temps précieux lorsque cela compte le plus. Le 23 septembre 2025, un scénario d’exercice complexe a été mis en place près de Rostock, en Allemagne, afin de tester ce type d’assistance par drone.
« Avec le projet ADELE, nous intégrons la technologie moderne des drones directement dans les opérations de sauvetage », explique Anke Kaysser-Pyzalla, présidente du conseil d’administration du DLR. « Cela permettra aux services d’urgence de réduire leur temps de réponse à quelques minutes en moyenne. Chaque seconde gagnée est précieuse pour sauver des vies dans les situations d’urgence, protéger les infrastructures, préserver les biens et préserver l’environnement. Nous sommes ravis de mettre à profit la vaste expertise du DLR dans le domaine des systèmes aériens sans pilote pour cette initiative. Notre recherche axée sur les solutions et les objectifs constitue la base d’une coopération fructueuse avec les acteurs publics et les autres utilisateurs. »

Andreas Volkert, chef de projet ADELE et expert en véhicules aériens sans pilote à l’Institut de guidage de vol du DLR, ajoute : « Outre la coordination du projet, nous sommes également responsables de l’architecture du système, de la fourniture du drone lui-même et des outils de planification et d’exécution des itinéraires de vol. Notre drone de sauvetage combine des capteurs de caméra haute résolution avec des composants de contrôle de vol optimisés et à faible risque basés sur des données de mouvement en temps réel. Nous garantissons le respect de toutes les réglementations légales et la conformité totale au RGPD afin de garantir la sécurité et la protection des données. »
Chris von Wrycz Rekowski, sénateur chargé des finances, de la numérisation et de l’ordre public de la ville hanséatique et universitaire de Rostock, déclare : « Avec ADELE, nous apportons plus de rapidité et de clarté au travail quotidien de la police, des pompiers et des autres services de secours. Les images en direct fournissent aux intervenants d’urgence des informations précieuses qui leur offrent non seulement une meilleure vue d’ensemble, mais leur font également gagner un temps précieux. Cela permet une prise de décision plus rapide et plus efficace, et une intervention encore plus rapide. »
Drone 5G – soutien aérien pour les services d’urgence
ADELE signifie « Automated Drone Deployment from the Control Centre » (déploiement automatisé de drones depuis le centre de contrôle). Dans le cadre de ce projet, Vodafone fournit la technologie 5G pour la transmission de données en temps réel ainsi qu’une nouvelle technologie de cryptage de bout en bout pour une sécurité maximale. Frequentis assure la connexion avec le centre de contrôle et les pompiers de Rostock testent l’application dans des conditions réelles.
Résultat : planification automatique des vols de drones dès la réception d’un appel d’urgence. Le drone du DLR décolle automatiquement vers le lieu de l’incident et transmet en temps réel des images vidéo haute résolution au centre de contrôle des services d’urgence, avant même que le premier véhicule d’urgence n’ait quitté la caserne. Grâce au réseau 5G, les services d’urgence reçoivent très tôt des informations essentielles, notamment sur l’évolution d’un incendie, les voies d’accès, les lieux de stockage de matières potentiellement dangereuses et la répartition des personnes dans la zone touchée.

ADELE Consortium and Frequentis AG
Assistance numérique pour la gestion des urgences, vols de drones sécurisés et autorisations plus rapides
Afin d’assurer une intégration transparente des vols de drones, des communications et de la coordination du centre de contrôle, Frequentis et le DLR connectent directement le contrôle des drones aux systèmes de contrôle ASGARD et LifeX, des systèmes de communication établis utilisés respectivement par les pompiers et la police. Le système automatisé de déploiement de drones (ADD) est connecté via une interface spéciale. Lorsqu’un appel d’urgence est reçu, le logiciel du centre de contrôle transmet le lieu de l’incident, déterminé à partir des données de l’appel d’urgence, à l’ADD sous forme de coordonnées géographiques. L’ADD évalue ensuite les données géographiques et suggère un éventuel déploiement de drones.
L’équipe de planification opérationnelle décide alors si une mission de drone est appropriée. Si elle approuve le déploiement, le système planifie automatiquement l’itinéraire de vol optimal et envoie le drone de sauvetage directement à destination. Il arrive parfois qu’un drone doive voler au-delà de la ligne de vue (BVLOS) du centre de contrôle, et ces vols sont soumis à des réglementations particulièrement strictes. Afin de rationaliser le processus d’approbation, Vodafone a développé le DroNet Hub, une plateforme qui recueille des données anonymes en direct à partir des téléphones mobiles d’une cellule de radiocommunication mobile, fournissant ainsi une évaluation réaliste du risque réel au sol.

Jusqu’à présent, les données démographiques nécessaires aux autorisations étaient recueillies à partir de données statistiques, dont certaines peuvent ne plus être à jour. Pour le projet test, les vols de démonstration sont restés dans la ligne de vue.
Source : DLR