Biocarburant : l’opinion publique en attente de solutions

A la suite de la publication le 8 octobre 2009 du rapport de l’ADEME sur les biocarburants, qui confirme le bénéfice environnemental du biodiesel, Proléa publie les résultats d’un sondage IFOP sur la notoriété et l’image des biocarburants.

Cette étude révèle que les Français continuent dans leur grande majorité à soutenir le développement des biocarburants, en dépit des nombreux débats sur ce sujet.

Selon les chiffres de l’IFOP, 73% des Français approuvent le fait que l’agriculture française produise des biocarburants, et 91 % sont favorables à l’arrivée progressive des biocarburants de deuxième génération.

L’étude, réalisée par l’Ifop les 24 et 25 septembre 2009 auprès d’un échantillon représentatif de 1006 individus de 15 ans et plus, le montre clairement : les Français approuvent la production de biocarburants par l’agriculture française. 73% des sondés se déclarent favorables au fait que l’agriculture française produise des biocarburants qui peuvent se mélanger à des carburants d’origine pétrolière.

En ce qui concerne plus particulièrement le biodiesel, une très forte majorité (83% des sondés) pense que l’augmentation de la part de Diester dans le gazole (qui devrait passer de 6,3% à plus de 7% en 2010) constitue une bonne chose. Ils sont également une très large majorité (85%) à souhaiter que de plus en plus de collectivités s’engagent à utiliser un mélange de gazole/Diester à 30% dans les transports en commun et pour la collecte des déchets ménagers.

Ces derniers mois, des voix critiques se sont fait entendre quant à l’impact environnemental des biocarburants. Le rapport de l’ADEME publié le 8 octobre vient cependant de confirmer le bénéfice environnemental du Diester.

Les Français, quant à eux, semblent insensibles à ces controverses : ils restent convaincus que le Diester limite les émissions de gaz à effet de serre (73%), permet de lutter contre le réchauffement climatique (65%) et, étant produit en France, évite la pollution liée à son transport (74%). De même, en ce qui concerne la question de l’allocation des sols, 62% des Français restent persuadés que l’agriculture française peut répondre à la fois aux besoins alimentaires et aux besoins énergétiques de la population.

Préoccupés à 56% par la diminution des réserves de pétrole, les Français restent assurés de l’intérêt des biocarburants et de leur potentiel de progrès. Ainsi, ils sont 91% à être favorables à l’arrivée progressive des biocarburants de deuxième génération sur le marché français. Ces nouveaux biocarburants seront notamment produits à partir de plantes, de résidus agricoles, de résidus forestiers, ou encore de déchets organiques ménagers.

Selon Frédéric Dabi, Directeur du Département Opinion et Stratégies d’entreprise à l’Ifop, « l’attrait des Français pour les biocarburants s’explique sans doute à travers la conjonction de plusieurs phénomènes : d’une part, le Diester se positionne comme une alternative face à l’enjeu environnemental qui préoccupe une large majorité de Français. Il est nettement perçu par un peu plus de 7 interviewés sur 10 comme une énergie renouvelable. D’autre part, et d’une façon plus globale, les biocarburants ressortent comme une des solutions de demain pour répondre à la diminution des réserves de pétrole qui préoccupe plus d’un Français sur deux. Sur l’ensemble de la population, nous sommes face à une opinion publique en attente de solutions, consciente de vivre une nouvelle donne économico-écologique qui reste à définir. »

            

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Guydegif(91)

OK, soit, va pour le rapport-bilan de JL.Bal sur les agro-carburants de 1ère génération, mais il n’en ressort pas les conflits avec les aspects et besoins vivriers, d’où renchérissement artificiel de certaines ressources, en particulier maïs et blé. Les autres se trouvant soit en excédent (sucre de betterave et de canne transformé en agro-éthanol, OK), soit assez facilement remplaçable (colza, tournesol,..), Ok de les garder. Néanmoins, il faudrait dès à présent une prise de conscience sérieuse et concrète dans les actes des professionnels des ”carburants verts” de 2ème génération: biomasse terrestre (bois, déchets solides et liquides ad hoc dont lisier…) et biomasse alguale pour faire du BtL, jatropha en terrains semi-arides dans nos DOM-TOM, autres pistes à creuser…. C’est ça l’enjeu à traiter maintenant, ne pas s’attarder sur ceux de 1ère génération à abandonner ou ne garder qu’en cas d’excédents ( blé, maïs,..)…YA+KA ! Tout ça en // évidemment du développement des véhicules hybrides et électriques, pour le particulier, mais aussi pour les livraisons, le remassage d’ordures ménagères, et autres transports PL….l’idée du Bouquet de Solutions, là aussi comme pour la production d’électricité reste de mise !  A+ Salutations Guydegif(91)/ae/forum/smileys/stupef.gif

traction0

Le bio carburant, belle utopie, d’accord s’il provient de déchets mais avec un milliard d’individus qui meurent de faim dans des conditions épouvantables, il est criminel de cultiver pour produire du carburant, réservons ces terres à la culture alimentaire !!

Denlaf

Pas de problème avec les biocarburants, à la condition expresse qu’on n’utilise que de la végétation qui ne sera pas consommée par les humains.

Faka

La vision de la compétition est en fait trop binaire. En europe, quand on produit du biodiesel de colza, on produit en même temps de l’aliment pour le bétail, donc pour l’homme. Ce matin, j’assitait à un colloque sur le sujet de la compétition entre les différents usages justement. On s’aperçoit que le problème est pas le manque de nourriture, mais justement le fait que certaines personnes manque d’argent pour s’acheter de la nourriture. Quand un agriculteur africain produit de l’alimentation et d’autres bien, il peut subvenir aux besoins de sa famille grâce notamment à l’argent qu’il tire de sa production “de rente”. Et les famines ne sont pas apparues avec les biocarburants ! Ce sont vraiment des messages émotionnels qui saisissent l’opinion qui sont envoyés par certaines ONG. Concrètement, la vérité est très différentes. Et encore une fois, la vraie solution, c’est de s’intéresser à la production agricole en afrique pour faire cesser la faim !!

chelya

J’aurai pas mieux dit que Faka… Comme si l’être humain n’avait besoin que de nourriture et pas d’eau (ben oui comment vous croyez qu’on fait marcher les pompes ?), de chaleur, de lumière, etc. La terre a toujours été le couteau suisse de l’humanité qui s’en servait pour produire de quoi se nourrir mais aussi se chauffer, s’habiller, se distraire… Faut vraiment ne plus avoir aucun contact avec les zones rurales pour s’imaginer que cette histoire de fuel or food tient la route…