EDF: résultats plombés par la dégradation des marchés

Après avoir rendu public, mardi, ses comptes annuels 2010, on apprend que le chiffre d’affaires du groupe EDF sur l’année a subi une progression de 10,2% pour s’établir à 65,165 Mds d’euros pour un résultat net courant en hausse lui aussi, de 11,3% à 3,961 Mds d’euros.

La faiblesse financière d’EDF provient toutefois du Résultat net 2010 (part du Groupe) qui fait apparaître un montant de 1,02 Mds d’euros en chute de 73,9% par rapport à 2009. Cette situation est surtout due "aux provisions exceptionnelles".

"En dépit de la reprise économique constatée en 2010 dans les principaux pays où opère EDF, après une année 2009 marquée par la récession, la demande d’électricité et de gaz n’a pas retrouvé ses niveaux d’avant-crise. Les prix de l’électricité sur les marchés, quoiqu’en hausse, restent peu élevés en Europe et sont pénalisés durablement aux Etats-Unis en raison de l’essor de la production de gaz non conventionnels" s’est défendu le géant français de l’énergie.

En effet, le Groupe a enregistrer dans ses comptes 2010 des provisions pour risques et des dépréciations d’actifs, principalement aux Etats-Unis (1 042 millions d’euros), en Italie (915 millions d’euros) et, dans une moindre mesure, sur d’autres marchés européens notamment (553 millions d’euros).

De son côté, Henri Proglio, PDG d’EDF, a résumé la situation de l’électricien français de la façon suivante :

« 2010 a été l’année des grands chantiers, qui ont permis au Groupe de retrouver une situation financière assainie. Trois opérations majeures – la vente des réseaux de distribution d’électricité au Royaume-Uni, la cession en cours de notre participation dans EnBW en Allemagne et l’affectation de 50 % de RTE au portefeuille d’actifs dédiés – ont en effet conduit à un désendettement global du Groupe de près de 20 milliards d’euros.

2010 a également été marqué par la poursuite des investissements opérationnels à un rythme soutenu, permettant ainsi à EDF d’améliorer sa performance industrielle, en particulier dans le nucléaire en France. Le Groupe ainsi reconfiguré présente de bonnes perspectives de croissance pour 2011. Il a retrouvé les marges de manœuvre nécessaires pour déployer une stratégie industrielle de développement rentable en France et à l’international, tout en continuant à veiller sur ses intérêts patrimoniaux dans le cadre de la réforme du marché de l’électricité engagée en France ou du renouvellement des concessions hydrauliques. »

EDF: résultats plombés par la dégradation des marchés

Concernant le volet investissement en France, le Groupe précise qu’il a investi 7,9 milliards d’euros dans son outil de production et dans les réseaux de transport et de distribution, soit une croissance de 10% par rapport à 2009.

Par ailleurs, il a également consacré 3,3 milliards d’euros à ses investissements de développement dans de nouveaux moyens de production nucléaire (principalement Flamanville 3 en France), d’énergies renouvelables au travers de sa filiale EDF Energies Nouvelles et de production thermique en France (cycles combinés à gaz de Martigues et de Blénod) et au Royaume-Uni (cycle combiné à gaz de West Burton).

Ainsi, le montant des investissements cumulés du groupe EDF dans de nouveaux moyens de production non encore mis en service et ne contribuant pas encore aux résultats du Groupe s’élevait à 6,7 milliards d’euros à fin 2010.

            

Articles connexes

6 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
fredo

j’ai un peu de mal à comprendre comment avec un EBITDA de 16 MDS + 20 MDS de vente d’actifs, l’endettement n’ai diminué que de 8 MDS (34 fin 2010, 42 fin 2009). En pratique n’aurait-il diminué que grâce à l’affectation de 50% de RTE au portefeuille d’actifs dédiés (démantellement des centrales nucléairtes en clair), soit environ 8 milliards justement? Pour passer de telles provisions, Proglio a aussi dû faire passer la pillule auprès de l’Etat de ne pas lui distribuer de dividendes cette année. Trop fort le Proglio, sortez les mouchoirs, tout ça avec des centrales nucléaires qui  sont amortis… Il est curieeux par ailleurs que les prêts de 500 millions d’euros accordés généreusement par la BEI en 2010 pour le développement photovoltaïque d’EDF EN en France et en Italie ne soient pas mentionnés, mais c’est manifestement des cacahuettes pour Edf! Je comprends que le fait de retrouver des marges de manoeuvre aient été évoqué!

Enfant du gave

Une fois de plus la Grenouille veut se faire plus grosse que le boeuf. On achéte des épaves a l’étranger et c’est le contribuable et/ou l’utilisateur Francais qui paie la note de leur renflouement pour satisfaire les égos démesurés des dirigeants d’Edf.Croissance externe qu’ils disent, enfin nous, il nous reste nos vieilles centrales nucléaires sous entretenues donc potentiellement dangereuses et un prix du Kw qui grimpe.

jeff_1982

J’ai pas de regret a étre passé chez Enercoop.. le tarif n’est pas entaché de démarhes politiques douteuses et de spéculation internationnales obscures. Ok, c’est plus cher que EDF mais si tu consommes sobrement et que tu te soucies de la façon dont est produite ton energie electrique… il n’y a pas photo! En plus t’es sociétaire donc pas vache a lait…

Proppv

Résultat net 2010 de 1,02 Mds d’euros !!! Je croyais qu’à cause des ENR le prix de l’électricité en France allait augmenter car EDF perdait beaucoup d’argent ! C’est donc le contraire puisque sa fillière EDF EN a invisit massivement dans de la production ENR (une partie des 3,3 Mds) qui vont donc participer au résultat des prochaines années !

microbetao

oui Enercoop est sur une echelle plus accessible, sociétariat et AG accessible. Les mastodontes ça donne un effet boîte noire qui brasse des milliards et on ne sait si une intelligence peut encore influer dessus selon la bonne volonté de ceux qui se partagent et s’échangent les rennes

cezorb

Le second est au même prix qu’EDF, kWh et abonnement (ou 1 euro de plus selon engagement). Les alternatives sont nombreuses :