Jean-François Cirelli : du gaz et du goût

86 417 : c’est, à ce jour, le nombre de fidèles que peut se targuer de compter la page Facebook « Cuisinez au naturel », lancée par Gaz de France Dolce Vita. Une initiative qui vise à promouvoir l’usage du gaz naturel en tant que mode de cuisson préférée des chefs cuisiniers.

C’est ainsi que tous les quinze jours, des chefs émérites ou en devenir confient recettes, techniques et autres astuces et conseils pour une « cuisine durable », comme ils disent si bien. Durable ? Comme énergie durable ? Le message est clair : cuisiner c’est bien, cuisiner au gaz naturel, c’est mieux !

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que GDF Suez prétexte la cuisine pour se faire mousser. Amateur de bonne cuisine, j’ai, il y a quelques temps, investi dans l’ouvrage de Marc De Champérard, fondateur du guide gastronomique éponyme, « Les quatre saisons des grands chefs ». Feuilletant avec appétit les pages de mon emplette, quel fut mon étonnement lorsque mon regard tomba sur la signature de Jean-François Cirelli, numéro deux du groupe GDF. Cuisine… Jean-François Cirelli… A priori, le rapport n’était pas évident. Et pourtant, cela prit sens dès lecture des premières lignes de la préface : « Que l’on soit cordon bleu émérite ou simple débutant, cuisiner avec le gaz naturel est la garantie d’une bonne cuisine… » Cirelli [également à la tête de l’association européenne Eurogas] vantant les mérites de la popote au gaz naturel, étonnant ? Pas tant que ça, quand on se rend compte que l’individu, connu comme amateur de bonne chère, n’est autre que le frère du fameux chef restaurateur Alain Cirelli.

J’ai donc poursuivi mes recherches sur la famille Cirelli, dont les parents chambériens sont hôteliers, et ai ainsi découvert que si l’actuel numéro deux de GDF Suez n’avait pas repris le flambeau du restaurant familial comme cela devait être le cas, c’était tout simplement pour des raisons d’agilité : « Je ne suis pas du tout à l’aise pour servir à table. », s’était-il justifié dans une interview (accordée en 2008 à BFM). Aussi, préférant l’idée de passer à table plutôt que derrière les fourneaux, il lui fallait trouver une autre voie. Tiens, tiens…. diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, et de l’Ecole Nationale d’Administration, Jean-François Cirelli s’est d’abord tourné vers la haute fonction publique, notamment aux côtés du président de la République Jacques Chirac, tout aussi gourmet.

Jean-François Cirelli : des cuisines de l’Etat aux cantines de GDF Suez

A l’époque, Jean-François Cirelli est déjà courtisé par de nombreuses entreprises, mais reste fidèle à ses collaborateurs. Alors Directeur adjoint chargé des questions économiques, industrielles et sociales au cabinet du Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin en 2004, il accepte le poste de Président-directeur général de l’entreprise publique Gaz de France, proposé par le Conseil des Ministres. Dès sa prise de fonction, il met au point une recette destinée à assurer à l’entreprise croissance et prospérité : en 2005, il va d’abord cuisiner les actions GDF sur le marché boursier, puis l’année d’après, concocter une fusion avec Suez, groupe énergétique belge, opération qui mijotera un bon moment, avant de devenir effective en 2008. Aujourd’hui, tout le monde sait, ou presque que Jean-François Cirelli est vice-président et directeur général délégué de GDF Suez, deuxième leader énergétique mondial. Après quelques temps passés à faire connaissance avec Jean-François Cirelli, l’homme, je suis maintenant en droit de me demander : à quand un livre de cuisine au gaz écrit de concert par les frères Cirelli ?

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