« L’automobile est morte, vive l’automobilité ! »

Alors que la prime à la casse vit ses dernières heures, quelles sont les tendances soutenues par les constructeurs pour relancer le marché de l’automobile tout en étant écologiquement responsable ?

Si l’on en croit l’édition 2010 du Mondial de l’Automobile, la mode est à la voiture « green ». Parallèlement, d’autres indicateurs montrent que la voiture de l’avenir n’est plus un bien individuel mais un bien que l’on peut partager et qui se consomme comme un « service ».

Faut-il encore acheter une voiture en 2010 ?

Ah la sacro-sainte voiture particulière ! La société occidentale reste marquée par le fait de posséder une voiture, dont l’utilité présumée est souvent surdimensionnée par rapport aux usages (weeks-ends, vacances…) et au coût réels pour le propriétaire (5.400€ / an pour un particulier propriétaire d’un véhicule de type 207 – source ADEME).

Pourtant, l’automobile, autrefois « objet de fierté et de reconnaissance sociale », prend peu à peu une place nouvelle dans notre société. A travers la politique durable des Transports issue du Grenelle de l’environnement, les pouvoirs publics et les entreprises ont marqué une véritable rupture.

Parmi les mesures phares de la Loi Grenelle 2 sur les Transports, on peut souligner une volonté de favoriser l’usage des transports collectifs et l’intermodalité des différents modes de transports.

Dans les zones urbaines et périurbaines, l’État encourage, dans le cadre des PDU (plans de déplacements urbains), la mise en place de nouveaux modes de déplacement : plans de déplacement d’entreprises, d’administrations, d’écoles ou de zones d’activité, développement du covoiturage, de l’auto-partage et du télétravail, circulations douces …

Favorisés notamment par la hausse du prix des carburants, tous ces nouveaux modes de déplacement, qui entrent dans le cadre global d’une mobilité durable, font désormais partie du quotidien des citoyens. Parfois pour des raisons économiques (1), parfois pour éviter les problématiques d’engorgement urbain et de stationnement … mais toujours avec une volonté de privilégier un mode de transport alternatif, de qualité et respectueux de l’environnement.

Comme l’avait annoncé Henri de Bodinat, Vice-Président d’Arthur D. Little, lors d’un Mondial de l’Automobile, « A l’ avenir, il faudra que le véhicule devienne un écosystème, c’est-à-dire un produit et un service. (…). On ne vendra plus une voiture mais de la mobilité individuelle ».

Une voiture oui, mais électrique et partagée !

En raison d’une conjoncture instable, l’année 2010 a été marquée, pour les ménages et les entreprises, par une volonté de réduction de coûts. Selon l’étude réalisée par Benchmark Group en septembre 2009, sur le comportement des Français vis-à-vis de la voiture, leurs attentes évoluent : voiture hybride, voiture électrique, autopartage… Toutes ces solutions répondent à un changement comportemental directement lié au profil des automobilistes (CSP, âge, lieu de résidence…) mais également au prix du service.

Les Français cherchent à faire plus d’économies à la fois en ce qui concerne les frais d’entretien du véhicule personnel (assurance, réparations …) mais également sur le long terme sur le prix du « carburant ». On constate ainsi un intérêt croissant pour les solutions alternatives (voiture hybride, voiture électrique, location à la demande plutôt que l’achat, autopartage…).

Si l’on en croit le sondage Harris Interactive (2), l’évolution de la perception de la voiture est en route : 65% des Français – 72% des 25-34 ans – se disent prêts à acheter une voiture électrique.

Les entreprises prescriptrices de bonnes pratiques

Si les Français se disent majoritairement décidés à passer à l’électrique, ils sont beaucoup plus réservés quand il s’agit de donner une date. Pour 89% des sondés (2) (sondage Harris Interactive), le prix et l’autonomie des modèles actuels sont des freins majeurs.

Pourtant, le nombre de modèles électriques ne cesse de croître. L’Etat et les constructeurs travaillent de concert pour favoriser l’émergence de ce nouveau type de véhicule. Et un mode de consommation semble se confirmer : l’autopartage. Associant les notions de partage et de service, l’autopartage répond en effet aux problématiques de coût et de gestion liées à ce véhicule innovant. Les grandes entreprises investissent déjà dans ces nouvelles pratiques. Ainsi, ALD Automotive (filiale de la Société Générale) vient de lancer un pool de véhicules thermiques et hybrides en autopartage pour ses collaborateurs ; un pool électrique fera également son apparition dans les prochaines semaines. Pour opérer ce service, ce géant des services automobiles s’est appuyé sur l’expertise de la société CARBOX, pionner et leader de l’auto-partage en France.

Comme le souligne Benoit Chatelier, cofondateur de CARBOX : « Nous œuvrons au quotidien avec les responsables des grands comptes français, mais également avec les pouvoirs publics, pour que l’incitation par l’exemple facilite et peut-être accélère l’évolution des mentalités et permette à ce nouveau mode de déplacement de s’imposer … dans la durée ».

Depuis deux ans, en partenariat avec CARBOX, plusieurs grandes entreprises françaises (l’Oréal, Sodexo, Icade, Airbus, le CEA…) ont ainsi pris le problème des déplacements de leurs salariés à bras le corps en leur offrant cette solution alternative qu’est l’autopartage. Les véhicules, garés dans leur parking, peuvent être réservés et utilisés en libre-service par l’ensemble de leurs collaborateurs, et ce que le déplacement soit professionnel ou privé.

(1) La voiture, qui ne répond plus forcément aux besoins réels d’utilisation, est désormais considérée comme un poste de dépenses trop important pour les ménages (Enquête réalisée par Benchmark Group, septembre 2009 auprès de 1 796 personnes).

(2) Sondage Harris Interactive réalisé pour RTL et 20 minutes, septembre 2010

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moise44

Je n’ai plus de voiture depuis quelques semaines,et je peux vous dire que quand j’ai vu les prix de l’autopartage, j’ai ressorti mon vélo ! Qaund il pleut, je prends le bus ! Mais aujourd’hui, avec cette grève massive cela devient difficile, et je devais aller a un entretien d’embauche que j’ai du décaler ! Le déplacement un service, je suis d’accord mais pas encore vraiment développé en provinces. En entreprises, je comprends mais la réservation d’un véhicule “moins polluant” passera toujours en secondaire a partir du moment ou le déplacement est urgent !

michel123

C’est là qu’on se dit : si j’avais une électrique je ne penserais même pas à la pénurie de diesel. Celà dit pour les petits trajets , le vélo c’est encore le plus écologique (s’il ne faisait pas si froid….)

Moi365

en attendant mieux, j’ai une petite voiture qui consomme peu et que je prends quand j’ai vraiment besoin !

pierrotb

Moi je dis tres bien. Mais la France n’est pas uniforme. Vous ne pourrez pas développer facilement la voiture partagée en province. La vie d’un citoyen à Paris ou 1ère couronne parisienne n’est pas la même que celle d’un citoyen qui s’est éloigné ne serait-ce que 10 km d’une grande ville. Je ne parle même pas des rurbains (ruraux travaillant en ville). Simple question: comment va t-il au dépot du véhicule de location-partage? Et il n’y a pas partout des zones où on peut aller facilement à vélo. Essayons déja de réduire nos déplacements au strict nécessaire. Doit on faire ses courses à 30 km AR pour gagner quelques euros? Devons nous habiter loin de notre travail pour soit-disant changer d’air?

Lord predator

@Moise44 Oh les saulaud de grévistes, vous avez manquer de travailler a cause d’eux, pfiou 🙁 Cet horrible voiture est pas une saloperie si grosse que sa, hein 😉 @Michel123, C’est là qu’on se dit, si  j’avais une électrique je ne penserais même pas a faire les 3/4 des trucs que je fais avc ma voiture bien thermique. Cet étude me fait rire, ils l’ont fait auprés des militants de GreenPeace ou quoi ? Plus sérieusement, si un début de comportement signaler dans cet article, ou est encore loin d’avoir tuer le véhicule personnel, et je ne penses pas que sa viendra un jour seulement, les individus sont trop attacher a leurs véhicule, moi le premier, cet article nie clairement le rôle cruciale que tient le véhicule, celui de pouvoir se rendre ou l’on veut, quand on veut, et sa, ce n’est certainnement pas les transports en commum ou l’autopartage qui le permerttront … Quand aux 65% des Français qui se disent prêt a acheter un véhicule électrique, laisser moi rire, ne sont-ils pas autant a reycler, trier et j’en passe et des meilleurs ? No Comment, Cordialement,