Pour la première fois, Stellantis et Saft ont dévoilé un prototype de Peugeot E-3008 équipé d’IBIS, une architecture qui fusionne chargeur, onduleur et batterie. L’innovation promet jusqu’à 15% de puissance supplémentaire, un gain d’environ 40 kg et des recharges plus rapides ; autant d’avancées susceptibles de remodeler la conception des futurs véhicules électriques. Soutenu par France 2030, ce projet collaboratif mobilise industriels et laboratoires français pour accélérer l’électrification, bien au-delà de l’automobile.
IBIS (Intelligent Battery Integrated System) rebat les cartes du groupe motopropulseur en intégrant directement les fonctions de conversion AC/DC dans le pack batterie. Concrètement, le système fournit le courant alternatif destiné au moteur et le courant continu pour la recharge sans recourir à des boîtiers distincts, libérant ainsi 17 litres d’espace et allégeant le véhicule d’environ 40 kg.
L’efficacité et les performances au rendez-vous
Les premiers essais sur route affichent une amélioration d’efficacité énergétique de 10% sur le cycle WLTC et portent la puissance à 172 kW, contre 150 kW pour une batterie de même taille. Le temps de charge sur une borne AC 7 kW descend de sept à six heures, soit un gain de 15%. À long terme, IBIS pourrait aussi prolonger la durée de vie des packs grâce à une gestion dynamique des modules, réduisant les pannes d’un facteur trois.
Lancé il y a six ans, le projet associe Stellantis, Saft, E2-CAD, Sherpa Engineering et plusieurs institutions académiques, dont le CNRS et l’Université Paris-Saclay. « Ce projet reflète notre conviction que la simplification est synonyme d’innovation. En repensant et en simplifiant l’architecture de la chaîne de traction électrique, nous la rendons plus légère, plus efficace et plus rentable. C’est ce type d’innovations qui nous permet de proposer à nos clients des voitures électriques de meilleure qualité et plus abordables », déclare Ned Curic, directeur de l’ingénierie et de la technologie chez Stellantis.
« Le projet IBIS est un témoignage fort du leadership de Saft en matière d’innovation. En intégrant la technologie IBIS dans nos applications de nouvelle génération, nous ouvrons une nouvelle ère de solutions énergétiques intelligentes, flexibles et durables », ajoute Hervé Amoss, vice-président exécutif Energy Storage Systems chez Saft.
Prochaines étapes et horizons élargis
La phase 2, entamée en juin 2025 avec le soutien de France 2030, prévoit des tests intensifs en conditions réelles. Si les résultats se confirment, une intégration en série dans les modèles Stellantis pourrait intervenir « d’ici la fin de la décennie », selon le groupe. Au-delà de l’automobile, l’architecture IBIS vise le ferroviaire, l’aéronautique ou encore les centres de données, autant de secteurs en quête de solutions compactes et économes en énergie.
En combinant simplification matérielle et gains de performance, IBIS pourrait bien marquer un tournant pour l’électromobilité française. Reste à transformer le prototype en succès industriel ; un défi à la mesure des ambitions de ses promoteurs, qui misent sur l’innovation collaborative pour garder une longueur d’avance dans la bataille des batteries intelligentes.
Principaux avantages Efficacité et performance
- Jusqu’à 10 % d’amélioration de l’efficacité énergétique (cycle WLTC) et 15 % de gain de puissance (172 kW contre 150 kW) avec la même taille de batterie.
- Économie de poids et d’espace : Réduction du poids du véhicule d’environ 40 kg et libération d’un volume allant jusqu’à 17 litres, ce qui permet d’améliorer l’aérodynamisme et la souplesse de conception.
- Chargement plus rapide : Les premiers résultats montrent une réduction de 15 % du temps de charge (par exemple, de 7 à 6 heures sur un chargeur à courant alternatif de 7 kW), ainsi que des économies d’énergie de 10 %.
- Maintenance simplifiée : L’entretien est plus facile et les possibilités de réutilisation des batteries en seconde vie sont accrues dans les applications automobiles et stationnaires.
L’IBIS rationalise également la maintenance et facilite la réutilisation des batteries de seconde vie dans les applications automobiles stationnaires en réduisant la nécessité d’un reconditionnement approfondi.
Source : Stellantis