Stockages souterrains de gaz : GRTgaz en lanceur d’alerte

A la fin du mois de juin 2013, la filiale de GDF Suez qui gère l’essentiel du réseau français de gazoducs (GRTgaz) a constaté un niveau de réservation de gaz dans les stockages souterrains anormalement bas en France.

En raison d’un hiver 2012 – 2013 particulièrement long, la campagne d’injection a débuté tardivement et reste peu soutenue, d’où un volume de gaz en stock historiquement bas dans les stockages à cette période de l’année, a expliqué GRTgaz.

De façon générale, le bon fonctionnement du système gaz repose en effet sur un équilibre entre les différents points d’entrée sur le réseau de transport (interconnexions aux frontières, terminaux méthaniers, stockages) rappelle le Gestionnaire du Réseau de Transport du gaz. Or, en l’état, la combinaison des stratégies d’approvisionnement des fournisseurs sur le marché français pour l’hiver prochain, conduit à un niveau de remplissage des stockages clairement insuffisant pour être compensé en totalité par les autres points d’entrée en cas de pointe de froid.

De plus, l’équilibre offre/demande pourrait également s’avérer difficile à maintenir en cas de concomitance entre un froid soutenu (comme par exemple la situation rencontrée en février 2012) et la défaillance, même ponctuelle, d’une source d’approvisionnement.

Une situation analogue existe dans plusieurs pays européens. Il en résulte un déficit cumulé de 15 milliards de m3 à la date du 15 juin 2013 par rapport à l’année précédente. Si cette situation se maintenait en Europe, elle réduirait pendant toute la période hivernale la flexibilité disponible sur le marché européen.

Sur le réseau de GRTgaz, un faible remplissage des stockages souterrains limiterait également la mise à disposition d’une flexibilité interruptible au-delà de la part ferme réservée par GRTgaz auprès de Storengy. Les souplesses d’utilisation accordées par GRTgaz aux expéditeurs seraient en conséquence réduites. Conformément aux règles d’acheminement, en cas de déséquilibre en cours de journée, GRTgaz demanderait alors aux expéditeurs de s’équilibrer sans délai (GRTgaz rappelle que 3 alertes visant à prévenir ce type de situation ont déjà été lancées au cours de l’hiver 2012-2013).

A court terme, GRTgaz considère donc que des souscriptions supplémentaires sur les stockages et une accélération de la campagne d’injection (respectant les caractéristiques techniques des ouvrages) sont indispensables pour remédier à cette situation et assurer un approvisionnement conforme aux obligations de service public.

"Ces souscriptions doivent se concrétiser dès maintenant, compte tenu des modalités de remplissage des stockages" alerte la filiale de GDF Suez. "En période froide, les approvisionnements en GNL (Gaz Naturel Liquéfié) devront également être suffisants pour garantir une émission maximale des terminaux méthaniers et les expéditeurs devront réserver des capacités d’entrée supplémentaires aux points frontières pour respecter leur obligation d’équilibrage journalier."

         

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Dan1

Effectivement, cette alerte lancée par GRT gaz et confirmée le 07 novembre n’a pas fait le buzz. O commentaire, c’est le niveau normal de toute information non passionnelle et qui ne touche pas les intérêts financiers directs des chasseurs de subventions comme le photovoltaïque ! Vous me direz, c’est pas électrique, c’est pas nucléaire alors… Je ne crois que Michèle Rivasi ait commenté cette analyse. Sauf que ça peut avoir son importance si une partie de la France se caille en février-mars à cause de l’impéritie des fournisseurs de gaz.

Guydegif(91)

A la lecture de certains passages, on peut se posre des questions graves: ”…niveau de remplissage des stockages clairement insuffisant pour être compensé en totalité par les autres points d’entrée en cas de pointe de froid.” ”…Sur le réseau de GRTgaz, un faible remplissage des stockages souterrains limiterait également la mise à disposition d’une flexibilité” ”…GRTgaz considère donc que des souscriptions supplémentaires sur les stockages et une accélération de la campagne d’injection (respectant les caractéristiques techniques des ouvrages) sont indispensables pour remédier à cette situation et assurer un approvisionnement conforme aux obligations de service public.” –> le froid arrive! Les stocks et réserves sont bas ! Le commun des mortels sait qu’on fait le pein des réserves en préiodes de calme et de temps clément ! C’est qui les maitres-à-penser des décideurs des ineptsies ci-dessus? Il faut potentiellement savoir palier à un manque de 9000 MWhs sur jan-fév 2014 ! Pourquoi nos prévisionnistes de ressources gaz n’ont-ils pas fait remplir à donf les réservoirs souterrains et toutes capacités de stockage_Gaz, pour ne pas avoir à pleurer auprès de nos voisins et payer les prix forts, pour des kWhs en heures de pointes et de crise_froid ? En 14-18 on en fusillait pour moins que ça !!!! Espérons que ça va bien se passer ! A+ salutations Guydegif(91)

Sicetaitsimple

Je vais me permettre (ce n’est pas du bourrage mais juste le fait que le débat initié par Dan1 se déroule sur 2 fils différents) de recopier ce que j’ai dit sur l’autre: “Sur le fond, on est un peu sur le même problème que l’électricité. Multiplication des acteurs qui comptent sur l’opérateur historique pour boucler le bilan en cas de problème, sans réelles obligations contraignantes d’être en mesure d’assurer la tenue de leurs engagements, juste des pénalités. On ne paye pas le parcmètre en espérant qu’il n’y aura pas de contractuel qui passera à ce moment là et en acceptant le risque qu’éventuellement il passe avec une amende d’une vingtaine d’€. Et donc la necessité d’instaurer des marchés de capacité ( pour l’électricité) et certainement des obligations de stockage (pour le gaz). Ca s’appelle la libéralisation des marchés de l’energie.”