Transition énergétique : “l’hydroélectricité ne doit pas être l’oubliée”

A l’issue de la Conférence Environnementale, l’Association française indépendante de l’électricité et du gaz (l’AFIEG), s’est dit satisfait des conclusions de la Conférence et du lancement du débat sur la transition énergétique.

Aussi, lors de cette conférence, l’ensemble des parties prenantes a pu constater le retard pris par la France.

Sur l’engagement du pays à atteindre 20% d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie, l’objectif parait aujourd’hui difficilement atteignable avec le seul développement de l’éolien, du solaire et de la biomasse. Or, d’après l’AFIEG, "l’hydroélectricité, énergie 100% renouvelable et économiquement compétitive, est la source d’énergie qui nous permettra de rester ambitieux face à l’objectif initial."

"Le développement de l’hydroélectricité est aujourd’hui suspendu, faute de lancement de la procédure de renouvellement des concessions hydrauliques. Celle-ci doit donc être lancée au plus vite afin de permettre d’optimiser l’exploitation du parc hydraulique français" a alerté l’association.

En effet, le potentiel de développement, évalué à 3TWh lors du Grenelle, pourrait même atteindre 7 Twh d’après les professionnels du secteur, sans surcoût pour le consommateur final. "Au contraire, la redevance associée permettrait de générer des ressources fiscales supplémentaires, au bénéfice de l’Etat, des collectivités locales, et des consommateurs" précise t-elle.

Et d’ajouter, "de surcroît, la grande hydroélectricité ne bénéficie d’aucune subvention publique et n’implique aucune charge supplémentaire pour la facture électrique, via la CSPE. Elle représente un relais de croissance pour la France grâce aux investissements de modernisation des installations existantes et de création de nouveaux ouvrages qui seront réalisés à l’issue du processus de renouvellement des concessions hydrauliques."

"L’hydroélectricité, la plus belle source d’énergie, ne doit plus être considérée comme une énergie sans développement possible, mais au contraire, être l’un des moteurs de la transition énergétique, de la croissance et de la compétitivité" a affirmé pour conclure l’AFIEG.

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Samivel51

Quelqu’un sait-il pourquoi les appels d’offre pour le renouvellement des concessions hydroelectriques ne cessent d’etre repousses? Ce serait pourtant l’occasion de bien des progres: optimiser la production, reduire l’impact environnemental, developper le stockage par pompage…

Dardsmall

Horms les centrales du Rhône, exploitées par la CNR, la quasi-totalité de l’hydraulique français (en terme de puissance installée) est exploité par EDF, donc l’Etat. L’article souligne bien que l’hydroélectricité, c’est une machine à cash : installations amorties, coûts d’exploitations faibles. Donc l’Etat n’est pas prêt à se séparer de ses centrales. Il faudra sans doute attendre que l’Europe vienne nous taper sur les doigts pour lancer vraiment ce renouvellement. (Il a déjà un peu commencé, dans les Pyrennées par exemple, voir l’article sur Alpiq) Pour une production supérieur, je ne suis pas si optimiste. Il y a certes des améliorations techniques possibles. Mais le renouvellement de concession implique potentiellement la gestion d’une vallée hydraulique par plusieurs exploitants différents (contre seulement EDF aujourd’hui). Qu’est-ce qui empêche une usine en amont de turbiner quand elle veut, alors que l’usine aval est en maintenance et devra laisser passer l’eau au lieu de produire de l’électricité ?

Steph

Un communique des gros du secteur qui oublie vite la petite hydroelectricite qui a pourtant un potentiel important mais qui tarde a etre developpe par absence de vision et de volonte, a la fois des decideurs nationaux (centralisateurs par definition) et des decideurs locaux qui se contre-foutent des problematiques energetiques et environnementales. C’este vident qu’il est plus facile de ceder aux sirenes des ‘anti’ qui vont vous affirmer sansrien savoir que les turbine shachent les poissons, empechent le transfert des sediments et autres fantasmes.

Samivel51

Je crois avoir lu quelque part que l’attribution des nouvelles concessions se ferait par vallee hydraulique, justement.

Dardsmall

@chelya : je voyais plutôt cela dans l’autre sens. EDF fait un peu de lobbying à l’Etat pour repousser le renouvellement des concessions. Au vu de l’entente entre le sommet d’EDF et l’ancien président, je ne pense pas cela improbable. Mais cela reste de ma part de la spéculation 😉 @Samivel51 : Je sais que les renouvellements de concessions pour la vallée du Drac par exemple arrivaient à 3 années différentes en fonction des centrales. J’en ai donc déduis que ce serait pas centrale et non par vallée. Je n’ai par contre jamais lu de documents officiels à ce sujet, je le reconnais.

Mario

Je réagis à vos échanges qui vont dans le sens de l’intérêt de ce “renouvellement”. En fait de renouvellement, il s’agit plutôt d’une mise en concurrence. Vous avez bien noté que l’AFIEG est un rassemblement de concurrents contre EDF… quand ils parlent de développer l’hydraulique pour venir à la rescousse de la France dans sa conquête de 20% d’énergie renouvelable, il faut entendre “grouillez-vous d’ouvrir le marché, il y a du pognon à se faire” !! Je partage l’avis de Dardsmall : cette mise en concurrence va dés-optimiser un système construit depuis 60 ans. Cela va être le grand bazar sur les rivières de France, mais tout va bien, puisque quelques sociétés s’en seront mis plein la poche au passage… Arrêtons de croire qu’il vont construire de grands projets : ils vont turbiner comme des sagouins.

zelectron

EDF ne va pas lâcher son no-nos ! trop juteux sans se fatiguer ! et puis avec de vieiles turbines aux rendements dont ils sont juges et parties ils racontent ce qu’ils veulent, je ne parle même pas de la gestion de l’eau (jalouse?)

Sicetaitsimple

Au titre de redevances de concessions, c’est bien possible, mais je n’ai pas de chiffre précis à communiquer. Mais rappelez moi qui est actionnaire à plus de 85% d’EDF, et quel est le dividende annuel d’EDF? Un peu de logique, on ne peut pas “soutirer” deux fois par des mécanismes différents un seul revenu. Sur les Appels d’offres, c’est bien un renouvellement par vallée qui est envisagé. Les concessions de la vallée qui ne seraient pas échues au moment de l’AO feront l’objet d’une compensation au concessionnaire ( EDF ou un autre, environ 20% en puissance des ouvrages étant exploités par d’autres qu’EDF).