Vers une fin de l’isolement énergétique des pays baltes

La première interconnexion gazière entre la Pologne et la Lituanie va mettre un terme à la longue période d’isolement de la région de la Baltique et acheminer ainsi l’énergie nécessaire pour insuffler un nouvel élan à l’économie de la région.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker s’est félicité de la signature de la convention de subvention au profit du projet GIPL (interconnexion gazière Pologne-Lituanie), visant à construire le premier gazoduc qui reliera la Pologne et la Lituanie.

La signature marque une percée en ce qui concerne l’amélioration de la sécurité de l’approvisionnement et de la résilience du marché de l’énergie européen.

Un élément central de la stratégie européenne pour l’Union de l’énergie consiste à construire les chaînons manquants de l’infrastructure énergétique. La solidarité dont font preuve les États membres participants illustre comment, en conjuguant les efforts, on peut rendre toutes les régions de l’Union européenne plus fortes et résilientes face à d’éventuelles pénuries. Les États participants se sont engagés à poursuivre leur coopération afin de renforcer encore l’intégration de la région au sein du marché intérieur de l’énergie de l’UE.

La Commission s’est engagée à créer les liaisons permettant d’acheminer l’énergie là où les besoins sont les plus grands, et à faire en sorte que chaque État membre ait accès à au moins trois sources distinctes d’approvisionnement en énergie. La construction des interconnexions transfrontalières manquantes entre la région de la Baltique et le reste du marché de l’énergie de l’Union est une de ses priorités.

"La déclaration signée aujourd’hui est l’expression de la solidarité européenne. Nous voyons des dirigeants prendre des décisions responsables pour accroître notre sécurité de l’approvisionnement et renforcer notre résilience. Nous avons fait beaucoup plus que de mettre fin à l’isolement énergétique des pays baltes: en nous mettant d’accord sur une infrastructure qui nous unira au lieu de nous diviser, nous faisons faire à la région un véritable bond en avant" a déclaré le président Juncker, à l’occasion de la signature de la déclaration commune.

L’accord signé doit permettre aux promoteurs d’entamer les travaux de construction pour que le gazoduc soit achevé d’ici décembre 2019.

Les pays baltes et la Pologne chargeront leurs ministres responsables de la politique énergétique de suivre la mise en œuvre du projet et de veiller à ce que sa construction respecte le calendrier convenu. À l’occasion de la signature, les chefs d’État ou de gouvernement présents ont confirmé dans une déclaration leur volonté de poursuivre les efforts pour interconnecter davantage leurs marchés de l’énergie et les rendre plus résilients.

Coûts

Le coût total de construction du projet s’élève à 558 millions d’euros. En 2014, l’interconnexion gazière Pologne-Lituanie a obtenu un cofinancement au titre du mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE).

Le mois dernier, les représentants des autorités nationales d’Estonie, de Lettonie, de Lituanie et de Pologne, la Commission et les promoteurs du projet (les sociétés Amber Grid et Gaz-System, respectivement de Lituanie et de Pologne) ont conclu un accord sur la structure financière du projet, ouvrant la voie à la construction et à l’exploitation de l’interconnexion.

Caractéristiques techniques

Le nouveau gazoduc de 700 millimètres s’étend sur une longueur de 534 kilomètres, dont 357 km sur le territoire polonais et 177 km sur le territoire lituanien.

La capacité initiale de la Pologne vers la Lituanie est de 2,4 milliards de mètres cubes par an, et de la Lituanie vers la Pologne: 1,0 milliard de mètres cubes par an.

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Pr

J’ai bien rit ! le pays est approvisionné par la Russie, et se relie à des pays massivement approvisionnés… par la Russie ? où est le progrès ?

jmdesp

Le progrès, c’est la différence entre massivement et exclusivement. Hier si la Russie coupait les vannes, la Lithuanie n’avait plus rien. Aujourd’hui on peut organiser une autre voie d’alimentation en envoyant du gaz en Pologne qui repartira en Lithuanie. D’ailleurs la capacité du gazoduc est nettement supérieure dans le sens Pologne => Lithuanie. Si c’était pour envoyer du gaz que par ailleurs la Pologne reçoit de Russie, ça n’aurait pas d’intérêt. Je n’ai pas en tête les chiffres pour la Lithuanie, mais en Europe, plus un pays est dépendant de la Russie pour son alimentation en gaz, plus il le paye cher. On se retrouve avec l’Ukraine ou la Turquie auxquels la Russie propose des tarifs supérieurs à ceux de l’Allemagne.

Cr

Investir pour 2020 pour une énergie obsolète… Cela ressemble bien à une manipulation politique à l’encontre des Russes.

gcb

En complément de la réponse donnée par jmdesp, la Pologne pourra recevoir du gaz par méthanier :

Pr

Je vois qu’au sujet du gaz, ça gaze pas du tout. Le producteur est incontournable,et le méthanier, ça fait bien rire. ça ne remplace pas un gazoduc, sinon pour remplir des briquets…Et c’est beaucoup plus cher. Il n’y a pas un marché gazier, mais des marchés gaziers, et tous les contrats gaziers sont politiques. Je rappelerais les mots d’un ministre allemand, quand la Grande Bretagne redevint déficitaire en gaz. Il leur a dit qu’ils pourraient aller se brosser, quelque fut le prix qu’ils mettraient sur la table. Entre eux et les britanniques, ils choisiraient, eux.